Information extraite de la Revue "Mediscoop" rédigée par Laurent Frichet.
« Espoir dans la lutte contre un cancer du cerveau incurable »
Le Figaro
Le Figaro observe qu’« incurable, le glioblastome est le cancer du cerveau le plus courant, sur lequel la recherche bute depuis des années. Une équipe de chercheurs suisses de l'Université de Zurich vient de montrer [dans The Journal of Experimental Medicine] un traitement inégalé de cette maladie dans son modèle le plus proche chez la souris ».
Le journal indique ainsi que « la stratégie utilisée n'a pas été de cibler la tumeur, souvent hétérogène et difficile d'accès dans le cerveau, mais d'agir sur les acteurs du système immunitaire capables de l'éliminer ou, paradoxalement, de la protéger ».
« Dans ce dernier cas, des cellules du système immunitaire, appelées «lymphocytes T régulateurs», sont induites par le glioblastome et désamorcent les attaques de l'organisme contre la tumeur. La neutralisation de ces lymphocytes par un anticorps spécifique a été la clé du succès des chercheurs », note le quotidien.
Le Figaro explique que « l'équipe de Burkhard Becher a injecté dans le cerveau de souris une lignée de ce cancer obtenue chez cet animal. Trois semaines plus tard, alors que la tumeur avait atteint une taille importante, les chercheurs y ont introduit une petite protéine soluble appelée «interleukine 12» (IL12), connue pour activer les cellules immunitaires qui détruisent le glioblastome. Dans le même temps, ils ont injecté aux souris un anticorps bloquant l'activation des lymphocytes T régulateurs ».
Le quotidien constate que « le système immunitaire des souris a complètement éliminé la tumeur à un stade avancé et fait passer le taux de survie des animaux de 0 à 80%. Signe encourageant, les chercheurs annoncent aussi […] un taux de survie de 30% avec une autre lignée tumorale et dans une autre souche de souris ».
Le Figaro relève que « ces résultats, s'ils sont reproduits, ouvriront la voie à des essais cliniques, d'autant que l'anticorps utilisé par l'équipe suisse est proche d'un autre, l'ipilimumab, déjà commercialisé en Europe et aux États-Unis pour traiter le mélanome au stade métastatique ».
Le journal souligne toutefois que « plusieurs incertitudes demeurent quant au succès chez l'homme de ce nouveau type de thérapie. La physiologie humaine diffère de celle de la souris. […] Ensuite, les tumeurs spontanées peuvent se révéler plus difficiles d'accès que celles qu'on a directement injectées dans le cerveau des souris. Enfin, il faut supposer que l'ipilimumab sera aussi efficace que l'anticorps de souris utilisé par les chercheurs et que son fabricant ne rendra pas son prix inabordable pour les premiers essais ».