ARCHIVES 2010
Washington
Des chercheurs américains ont découvert que les mutations d'un seul gène prédiraient si une forme de leucémie connaîtra une évolution rapide et fatale.
L’ex président George Bush se rase le crâne en solidarité avec un enfant leucémique [Photos]
Découverte d'un gène mutant prédirait l'issue de certaines formes de leucémie
Selon ces chercheurs, cette découverte pourrait changer la façon de diagnostiquer et de traiter ce type de cancer.
Le séquençage du génome d'une femme décédée d'une leucémie myéloïde chronique, forme agressive et la moins fréquente de ce cancer du sang, a permis à ces chercheurs de la faculté de médecine de l'Université Washington, à St. Louis (Missouri, centre), de découvrir que ce gène est souvent altéré chez un grand nombre de patients succombant rapidement à la maladie.
Menée sur 300 malades, l'étude a montré que la survie médiane chez ceux qui avaient des mutations de ce gène, appelé DNMT3A, était d'un peu plus d'un an après le diagnostic, contre près de trois ans et demi chez les patients dont le gène n'était pas altéré.
Si le rô le des variations de ce gène est confirmé par des études plus étendues, on pourrait alors envisager la mise au point de tests permettant de détecter ces mutations au moment du diagnostic et de prescrire un traitement plus agressif très tô t, relèvent les auteurs de cette étude publiée dans la version en ligne du New England Journal of Medicine.
Cette découverte peut aussi fournir aux chercheurs une cible spécifique pour mettre au point des thérapies plus efficaces contre cette forme de leucémie à évolution rapide, qui tue 9.000 Américains chaque année, indique le Dr Richard Wilson, directeur du Centre de recherche sur le génome de l'Université de Washington, et principal auteur de ces travaux.
Les chercheurs ont découvert des mutations du gène DNMT3A dans environ un tiers des patients de l'étude dont le pronostic, basé sur les tests existants, serait incertain.
Après un diagnostic de cette forme de leucémie, les malades sont le plus souvent soumis à une chimiothérapie standard comme premier traitement.
"En se basant sur ce que nous avons découvert, si un malade a une forme mutante du gène DNMT3A, il faudrait alors le soumettre sans attendre dès le diagnostic à un traitement très agressif voire procéder directement à une greffe de moelle osseuse", souligne le Dr Wilson.
La leucémie myéloïde chronique est un cancer des cellules de formation du sang situées dans la moelle osseuse. Comme la plupart des cancers, il résulte de mutations génétiques qui s'accumulent dans l'ADN au cours de la vie et non pas d"erreurs génétiques héréditaires", expliquent ces chercheurs.
Quelque 13.000 cas de cette leucémie sont diagnostiqués chaque année aux Etats-Unis surtout chez des adultes, et la probabilité de survivre cinq ans après le diagnostic est de 20%.