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 VISITE DE LA OSBA DES IDRISSIDES A L 'AAMM - MYASTHÉNIE MÉDICAMENTS ET TAXES

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My Ahmed
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MessageSujet: VISITE DE LA OSBA DES IDRISSIDES A L 'AAMM - MYASTHÉNIE MÉDICAMENTS ET TAXES   VISITE DE LA OSBA DES IDRISSIDES A L 'AAMM - MYASTHÉNIE MÉDICAMENTS ET TAXES EmptySam 24 Nov 2012 - 22:41


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Ligue des descendants de My Idriss et de Ali et Fatima Zohra

VISITE DE LA OSBA DES CHORFA IDRISSIDES A L' AAMM


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EXPLICATION DES PROBLÈMES INHÉRENTS A LA MYASTHÉNIE
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENTS
CELUI DES MÉDICAMENTS MANQUANTS PAR MOMENT ET DES SOLUTIONS
AVEC NOS REMERCIEMENTS A NOS AMIS FRANÇAIS , ITALIENS ET AUTRES

LE PROBLÈME DES TAXES DE DOUANE ET DE TVA SUR LES MÉDICAMENTS
LA DÉTAXE DE CERTAINS NE RÉSOUT PAS LE PROBLÈME DE TOUS LES MALADES
NOTRE COMBATS AUPRÈS DES AUTORITÉS AU PROFIT DE TOUS LES MALADES
SANS DISCRIMINATIONS DES TARES ET DES MALADIES
QUANT A LA REFORME DES TAXES SUR LA SANTE MANQUANTE

LE CENTRE DE RÉFÉRENCE DES MALADIES NEUROMUSCULAIRES
LE PARTENARIAT AVEC LE LIONS CLUB DE MAAMORA
POUR L' INSTALLER AU CENTRE LALANOUZHA EL AMINI
A BIR RAMI DE KENITRA








I5 MEMBRES FONDATEURS

DONT LES DOCTEURS :
IDRISSI MY AHMED ET ALAOUI BACHIR ,
ÉLUS COMME PREMIERS CONSEILLERS

ASSOCIATION ET ADHÉSION OUVERTE A TOUS


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MessageSujet: Les Chorfa de Moghrar-Tahtani   VISITE DE LA OSBA DES IDRISSIDES A L 'AAMM - MYASTHÉNIE MÉDICAMENTS ET TAXES EmptyJeu 29 Nov 2012 - 21:28



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dimanche 4 novembre 2012

Les Chorfa de Moghrar-Tahtani
http://figuig-genealogie.blogspot.fr/



Le ksar Moghrar-Tahtani est appelé désormais Kalaa-Bouamama, car elle fut le bastion du oualî rebelle. Il se situe à une centaine de kilomètres au nord-est de Figuig, et son nom revient régulièrement dans l'histoire de la pénétration française dans la région.


© Maison des Jeunes - Ksar d'Aïn-Sefra


Agrandir le plan

Ce chapitre de l'ouvrage de K. Benamara est assez spécial; on y sent une véritable gêne de la part de l'auteur confronté à, d'une part, une cruelle absence de sources, et, d'autre part, un désir (sans doute trop grand) de conforter des récits faibles sur la chérifiannité (excusez le barbarisme!) de lignages régionaux.

Il le souligne lui-même, dans un assez long développement sur les ravages dont s'est rendue coupable l'armée française, lors de la prise de Moghrar-Tahtani: "La plupart des maisons furent éventrées, les toits démolis, les silos vidés, les tapis et le mobilier volés, une grande partie des quatorze mille palmiers brûlés ou dynamités. Mais le plus grave en ce qui concerne notre sujet, est que tout ce qu'il y avait comme livres ou archives fut razzié, déchiré ou éparpillé."

Difficile après ce crime contre la mémoire de reconstituer exactement la représentation que les ksouriens locaux avaient de leur propre histoire. Paradoxalement, comme souvent, les déprédations du colonisateur poussent le chercheur moderne à se tourner quasi-exclusivement vers les sources du même colonisateur pour connaître l'histoire de sa région. Que disent ces sources sur le lien entre la fondation du ksar de Moghrar-Tahtani et d'éventuels lignages Figuiguis?

La Monographie 49 parle seulement de deux pèlerins revenant de La Mecque et s'installant dans cette région peuplée de Beni-Amer-ben-Zoghba, qui fondèrent Moghrar-Tahtani. Plus tard (vers 1480), les Sahani vinrent s'y installer. On rejoint le billet précédent dans la mesure où les Sahani (ou Shanine) étaient des habitants duksar de Taqelqoûlt (Aïn-Sfissifa) qui en ont été chassé par les Oudaghir. Puis finalement, ce fut la fraction des Zouagha qui arrivèrent des Beni-Azger dans le ksar.

Un autre document, la Monographie n°57, document dactylographié de l'annexe de Aïn-Sefra (daté de 1957) fait explicitement référence à une origine figuiguie des fondateurs de Moghrar-Tahtani. Il s'agirait de "deux personnages originaires de Figuig: Djebbour et Mamoun ben Chérif, ancêtres des Ouled Djebbour et des Ouled Chérif... Vers 1840, des gens venus de Sfissifa qui en avaient été chassés par un djich marocain, se réfugièrent à Moghrar-Tahtani avec leur chef Sahnoûn ben Ali et formèrent la fraction des Ouled Sahnoûn."

Une autre variante du même récit se trouve dans un autre document de l'Administration coloniale (qui retranscrit donc les traditions locales qui avaient alors cours, de la bouche même des ksouriens), la Monographie n°61 (ou Monographie du secteur d'Aïn-Sefra, sans date dans la bibliographie de K. Benamara): "C'est Ali ben Aïssa, venu de Fès, qui a fondé Moghrar-Tahtani. Il y eut deux fils, Djebbour et Chérif, dont on trouve les descendants: lesOuled Djebbour et Ouled Chérif." L'origine fassien'est pas incompatible avec l'origine figuiguie, car dans le domaine des généalogies chérifiennes, il arrive souvent que le lieu d'origine d'un ancêtre éponyme soit occulté au profit de Fès, référence qui renvoie à la première émigration, celle des Idrissides fuyant les persécutions ayant suivi la chute de leur dynastie.
Par la suite, les habitants du ksar se sont répartis en deux parties, aux noms conventionnels, comme le rappelle K. Benamara, qui ne recoupent aucune réalité généalogique: les Ouled Boubcher et les Ouled Ali. Les chorfa qui nous intéressent font partie de ces derniers, qui habitaient la partie nord du village.

Les Chorfa du sud-ouest, à part les informations transmises ci-dessus n'apportent rien de bien probant sur le lien entre chorfa de Moghrar-Tahtani et chorfa d'El-Oudaghir. Certains passage semblent vouloir les assimiler à tout prix, mais au vu du très maigre dossier, il sera difficile de confirmer ou d'infirmer la chose. Il s'en remet à l'homonymie avec des lignages Oudghiri, comme les Ouled-Djebbour-ben-Brahim (des Ouled-Ahmed-ben-Ziane) et les Ouled-Djebbour (des Beni-Djemal), cités par M. et E. Gouvion. Cette démonstration est malheureusement très insuffisante pour affirmer que lien il y a. D'autant plus que, de son propre aveu, le seul shadjarat qu'il a eu en main transmet une filiation qui ne correspond absolument pas à celle revendiquée par lesBeni-Djemal de Figuig.

Je la donne pour mémoire: Ali ben Djebbour ben Abdelkader ben Djebbour benSlimane ben Abdelkader ben Mohammed ben Ahmed ben Abdallah ben [illisible]ben Taleb ben Mokrane ben Djebbour ben Ali ben Mendas ben Menasser benBelkacem ben Aïssa ben Abderrahmane ben Ali ben Abdelhaq ben Abdeljabbar benSaïd ben [illisible] ben Mohammed ben Idriss II ben Idriss Ier ben Abdallah El-Kamil ben Hassan El-Mouthanna ben Hassan Es-Sebt, fils de Ali et Fatima.

Je viens de voir un document très intéressant sur Moghrar-Tahtani, et traitant de la question de ses origines avec moult détails. J'y reviendrais le temps de le lire.
Publié par Khalloufi Youness à l'adresse 11:49 0 commentaires
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Libellés : Chroniques de livres, Chérifisme, Ksour alentour
samedi 3 novembre 2012
Les Chorfa de Sfissifa



Sfissifa est un ksar situé à 150 kilomètres au nord-est de Figuig, à 30 kilomètres de Aïn-Sefra. Elle fait partie de cette grande région pré-saharienne où l'habitat d'adobe est omniprésent. Son peuplement est exclusivement composé de familles chérifiennes, divisées en Ouled-Azzouz, Ouled-Ziane, Ouled-Anane, Ouled-Khaled et Ouled-Nehar. Ce sont les quatre premières qui nous intéresserons ici.


Agrandir le plan

K. Benamara compare une fois de plus les récits de la fondation du ksar pour tenter de déterminer une hypothèse plausible qui tiendrait compte de la tradition.
Le Kitab En-Nassab est laconique sur la question: "Les Ahl Sfissifa et les Ouled-Azzouz tirent leur origine de Figuig. Ils descendent de Khaled ben Anane qui fut égorgé par son serviteur, lequel l'attaqua deux fois avec une troupe de cavalier dans la nuit de jeudi à vendredi. Il laissa trois enfants: Anane ben Anane ben Khaled, Mohammed ben Khaled et Khaled ben Khaled." Suit l'ascendance de ceKhaled ben Anane jusqu'à Ali ibn Abou-Taleb.

La Monographie 49 (déjà citée dans un billet précédent) donne un récit très détaillé de l'arrivée des chorfa Oudghiri dans la région, ainsi que de la fondation du ksar.
"Les habitants de Sfissifa viennent d'El-Oudaghir, l'un des ksour de l'oasis de Figuig et descendent de Moulay Idriss qui fonda Fez en 807 J.-C.... Ils possèdent en effet des sedjara (arbres généalogiques) établissant qu'ils sont d'origine chérifienne...
Vers le XIIIe siècle de notre ère, une famille de pasteurs d'El-Oudaghir est venue dans la région du ksar actuel de Sfissifa où elle s'est fixée. Le chef de cette famille était un nommé Ziane fils d'Azzouz. Il a laissé trois enfants mâles: Mohammed ben Ziane, Ahmed ben Ziane et Khaled ben Ziane. Les habitants du ksar de Sfissifa, lequel s'appelait alors Takelkoult et était situé en face du ksar actuel, sur la rive droite de l'oued qui arrose ses jardins, voyaient d'un mauvais œil ces étrangers venir camper dans leur voisinage. Dans l'espoir de les éloigner, ils leur faisaient subir toute sortes de vexations: ils insultaient leurs femmes qui venaient puiser de l'eau aux sources de l'oasis; ils leur volaient du bétail....
Fatigué de ces procédés, Ziane ould Azzouz résolut de se venger. Trop faible pour lutter seul contre ses adversaires, il alla réclamer l'appui de ses frères d'El-Oudaghir. Ceux-ci, répondant à son appel, arrivèrent en nombre devant Takelkoult qu'ils détruisirent de fond en comble...
Les Oudaghir, après avoir vengé Ziane ould Azzouz en chassant les habitants de Takelkoult et en ruinant leur ksar, s'en retournèrent à Figuig, laissant leur frère susnommé et sa famille dans le pays conquis... Ces gens jetèrent les fondations du ksar appelé Aïn-Sfissifa (la source du petit peuplier ou du petit tremble). Ce ksar est bâti sur l'ancien cimetière de Takelkoult sur la rive gauche du cours d'eau qui arrose leurs jardins."

Il en reste jusqu'à aujourd'hui, quatre lignages de cette souche, les Ouled-Ziane, lesOuled-Azzouz, les Ouled-Khaled et les Ouled-Anane, regroupés autour d'une place nommée Tachraft, comme la place principale de Zenaga. L'on apprendra donc au passage l'étymologie du nom, qui est achraf ("noble", autre forme du mot chorfa) berbérisé avec des t au début et à la fin.

Cependant, les recherches menées sur place par Y. Iliou et par K. Benamara n'ont rien donné quant à un hypothétique ksar de Taqelqoûlt qui aurait été situé à un emplacement différent de la Sfissifa actuelle. Il en ressort tout de même que l'emplacement aurait été peuplé de très longue date (présence de tumuli dans le secteur) et que le nom du ksaraurait été arabisé relativement tôt. Ainsi, Yahya Ibn Khaldoun (frère de l'auteur duKitab El-Ibâr, et auteur d'une histoire des rois de Tlemcen) nomme Sfissifa en parlant du passage que l'émir Abou Hammou II y aurait effectué en 1371. De plus, Khelifa Benamara distingue les Ouled-Ziane et les Ouled-Azzouz (et leurs branches de Khaledet Anane), car ils sont issus de deux lignes bien distinctes chez E. A. Hilali.
Il nous propose donc la datation suivante:
Antiquité: la région est peuplée de Gétules puis de Zénètes Ouacîne
VIIIe siècle: islamisation d'une population qui s'est cristallisée autour du ksar de Taqelqoûlt
XIIIe siècle: arrivée des Ouled-Ziane
XIVe siècle: arrivée des Ouled-Azzouz, Ouled-Khaled, et Ouled-Anane
fin XVe siècle: arrivée des Ouled-Nehar (ceci est une autre histoire)

Mélangés avec les Ouacîne, les chorfa Oudghiri se seraient donc berbérisés, ce qui expliquerait l'usage généralisé du tamazight à Sfissifa. Le récit de la destruction de Taqelqoûlt ferait peut-être écho à un mouvement qui se serait déroulé à la fin du XIIIe siècle, qui fut une époque de bouleversements pour la région. L'auteur relève:
• le départ des Beni-Yaâqoûb (Beni-Amer-ben-Zoghba), expulsés par le roi de Tlemcen
• la faiblesse des Ouled-Hamid (Beni-Amer-ben-Zoghba) et des Hamyanrestés sur place et sollicités régulièrement pour monter combattre dans le Tell
• sécheresse de deux années consécutives (1293 et 1294)
• siège de Tlemcen par les Mérinides (1299) qui a perturbé le commerce et l'économie locale
Ce sont sans doute ces circonstances difficiles qui ont amené un exode sud-nord. Il ne serait pas étonnant que des Figuiguiens (ou autres) soient arrivés à Sfissifa, se substituant peu à peu à la population locale, ou bien prenant possession des lieux par la force.

Cela nous donne donc un autre ksar peuplé de cousins éloignés du côté algérien. Cette population s'est radicalement vidée entre 1847 et 1881, années durant lesquelles les deux-tiers de la population ont migré afin de ne pas vivre sous la domination française. Il en reste (du moins ce que j'ai vu en photos) un beau village, à l'architecture préservée.

Vous pourrez trouver des informations sur le Blog de Sfissifa
et de superbes photos anciennes sur un fil du Forum Aïn-Sefra

Pour clôre ce billet, voici les généalogies des Ouled-Ziane et des Ouled-Azzouz telles qu'il en ressort de cette lecture:
• Les Ouled Ziane descendent de Ziane ben Mahrez ben Ahmed benAbdallah El-Chérif ben Ali ben Abdelhamid ben Omama ben Menasserben Aïssa ben Abderrahmane El-Oudghiri.
• Les Ouled Azzouz descendent de Khaled ben Anane ben Mohammed benAnane ben Azzouz ben Mohammed ben Abdellah El-Chérif ben Ali benAbdelhamid ben Omama ben Menasser ben Aïssa ben Abderrahmane El-Oudghiri.
Publié par Khalloufi Youness à l'adresse 07:18 0 commentaires
dimanche 4 novembre 2012
Les Chorfa de Moghrar-Tahtani

Le ksar Moghrar-Tahtani est appelé désormais Kalaa-Bouamama, car elle fut le bastion du oualî rebelle. Il se situe à une centaine de kilomètres au nord-est de Figuig, et son nom revient régulièrement dans l'histoire de la pénétration française dans la région.


© Maison des Jeunes - Ksar d'Aïn-Sefra


Agrandir le plan

Ce chapitre de l'ouvrage de K. Benamara est assez spécial; on y sent une véritable gêne de la part de l'auteur confronté à, d'une part, une cruelle absence de sources, et, d'autre part, un désir (sans doute trop grand) de conforter des récits faibles sur la chérifiannité (excusez le barbarisme!) de lignages régionaux.

Il le souligne lui-même, dans un assez long développement sur les ravages dont s'est rendue coupable l'armée française, lors de la prise de Moghrar-Tahtani: "La plupart des maisons furent éventrées, les toits démolis, les silos vidés, les tapis et le mobilier volés, une grande partie des quatorze mille palmiers brûlés ou dynamités. Mais le plus grave en ce qui concerne notre sujet, est que tout ce qu'il y avait comme livres ou archives fut razzié, déchiré ou éparpillé."

Difficile après ce crime contre la mémoire de reconstituer exactement la représentation que les ksouriens locaux avaient de leur propre histoire. Paradoxalement, comme souvent, les déprédations du colonisateur poussent le chercheur moderne à se tourner quasi-exclusivement vers les sources du même colonisateur pour connaître l'histoire de sa région. Que disent ces sources sur le lien entre la fondation du ksar de Moghrar-Tahtani et d'éventuels lignages Figuiguis?

La Monographie 49 parle seulement de deux pèlerins revenant de La Mecque et s'installant dans cette région peuplée de Beni-Amer-ben-Zoghba, qui fondèrent Moghrar-Tahtani. Plus tard (vers 1480), les Sahani vinrent s'y installer. On rejoint le billet précédent dans la mesure où les Sahani (ou Shanine) étaient des habitants duksar de Taqelqoûlt (Aïn-Sfissifa) qui en ont été chassé par les Oudaghir. Puis finalement, ce fut la fraction des Zouagha qui arrivèrent des Beni-Azger dans le ksar.

Un autre document, la Monographie n°57, document dactylographié de l'annexe de Aïn-Sefra (daté de 1957) fait explicitement référence à une origine figuiguie des fondateurs de Moghrar-Tahtani. Il s'agirait de "deux personnages originaires de Figuig: Djebbour et Mamoun ben Chérif, ancêtres des Ouled Djebbour et des Ouled Chérif... Vers 1840, des gens venus de Sfissifa qui en avaient été chassés par un djich marocain, se réfugièrent à Moghrar-Tahtani avec leur chef Sahnoûn ben Ali et formèrent la fraction des Ouled Sahnoûn."

Une autre variante du même récit se trouve dans un autre document de l'Administration coloniale (qui retranscrit donc les traditions locales qui avaient alors cours, de la bouche même des ksouriens), la Monographie n°61 (ou Monographie du secteur d'Aïn-Sefra, sans date dans la bibliographie de K. Benamara): "C'est Ali ben Aïssa, venu de Fès, qui a fondé Moghrar-Tahtani. Il y eut deux fils, Djebbour et Chérif, dont on trouve les descendants: lesOuled Djebbour et Ouled Chérif." L'origine fassien'est pas incompatible avec l'origine figuiguie, car dans le domaine des généalogies chérifiennes, il arrive souvent que le lieu d'origine d'un ancêtre éponyme soit occulté au profit de Fès, référence qui renvoie à la première émigration, celle des Idrissides fuyant les persécutions ayant suivi la chute de leur dynastie.
Par la suite, les habitants du ksar se sont répartis en deux parties, aux noms conventionnels, comme le rappelle K. Benamara, qui ne recoupent aucune réalité généalogique: les Ouled Boubcher et les Ouled Ali. Les chorfa qui nous intéressent font partie de ces derniers, qui habitaient la partie nord du village.

Les Chorfa du sud-ouest, à part les informations transmises ci-dessus n'apportent rien de bien probant sur le lien entre chorfa de Moghrar-Tahtani et chorfa d'El-Oudaghir. Certains passage semblent vouloir les assimiler à tout prix, mais au vu du très maigre dossier, il sera difficile de confirmer ou d'infirmer la chose. Il s'en remet à l'homonymie avec des lignages Oudghiri, comme les Ouled-Djebbour-ben-Brahim (des Ouled-Ahmed-ben-Ziane) et les Ouled-Djebbour (des Beni-Djemal), cités par M. et E. Gouvion. Cette démonstration est malheureusement très insuffisante pour affirmer que lien il y a. D'autant plus que, de son propre aveu, le seul shadjarat qu'il a eu en main transmet une filiation qui ne correspond absolument pas à celle revendiquée par lesBeni-Djemal de Figuig.

Je la donne pour mémoire: Ali ben Djebbour ben Abdelkader ben Djebbour benSlimane ben Abdelkader ben Mohammed ben Ahmed ben Abdallah ben [illisible]ben Taleb ben Mokrane ben Djebbour ben Ali ben Mendas ben Menasser benBelkacem ben Aïssa ben Abderrahmane ben Ali ben Abdelhaq ben Abdeljabbar benSaïd ben [illisible] ben Mohammed ben Idriss II ben Idriss Ier ben Abdallah El-Kamil ben Hassan El-Mouthanna ben Hassan Es-Sebt, fils de Ali et Fatima.

Je viens de voir un document très intéressant sur Moghrar-Tahtani, et traitant de la question de ses origines avec moult détails. J'y reviendrais le temps de le lire.
Publié par Khalloufi Youness à l'adresse 11:49 0 commentaires
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samedi 3 novembre 2012
Les Chorfa de Sfissifa



Sfissifa est un ksar situé à 150 kilomètres au nord-est de Figuig, à 30 kilomètres de Aïn-Sefra. Elle fait partie de cette grande région pré-saharienne où l'habitat d'adobe est omniprésent. Son peuplement est exclusivement composé de familles chérifiennes, divisées en Ouled-Azzouz, Ouled-Ziane, Ouled-Anane, Ouled-Khaled et Ouled-Nehar. Ce sont les quatre premières qui nous intéresserons ici.


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K. Benamara compare une fois de plus les récits de la fondation du ksar pour tenter de déterminer une hypothèse plausible qui tiendrait compte de la tradition.
Le Kitab En-Nassab est laconique sur la question: "Les Ahl Sfissifa et les Ouled-Azzouz tirent leur origine de Figuig. Ils descendent de Khaled ben Anane qui fut égorgé par son serviteur, lequel l'attaqua deux fois avec une troupe de cavalier dans la nuit de jeudi à vendredi. Il laissa trois enfants: Anane ben Anane ben Khaled, Mohammed ben Khaled et Khaled ben Khaled." Suit l'ascendance de ceKhaled ben Anane jusqu'à Ali ibn Abou-Taleb.

La Monographie 49 (déjà citée dans un billet précédent) donne un récit très détaillé de l'arrivée des chorfa Oudghiri dans la région, ainsi que de la fondation du ksar.
"Les habitants de Sfissifa viennent d'El-Oudaghir, l'un des ksour de l'oasis de Figuig et descendent de Moulay Idriss qui fonda Fez en 807 J.-C.... Ils possèdent en effet des sedjara (arbres généalogiques) établissant qu'ils sont d'origine chérifienne...
Vers le XIIIe siècle de notre ère, une famille de pasteurs d'El-Oudaghir est venue dans la région du ksar actuel de Sfissifa où elle s'est fixée. Le chef de cette famille était un nommé Ziane fils d'Azzouz. Il a laissé trois enfants mâles: Mohammed ben Ziane, Ahmed ben Ziane et Khaled ben Ziane. Les habitants du ksar de Sfissifa, lequel s'appelait alors Takelkoult et était situé en face du ksar actuel, sur la rive droite de l'oued qui arrose ses jardins, voyaient d'un mauvais œil ces étrangers venir camper dans leur voisinage. Dans l'espoir de les éloigner, ils leur faisaient subir toute sortes de vexations: ils insultaient leurs femmes qui venaient puiser de l'eau aux sources de l'oasis; ils leur volaient du bétail....
Fatigué de ces procédés, Ziane ould Azzouz résolut de se venger. Trop faible pour lutter seul contre ses adversaires, il alla réclamer l'appui de ses frères d'El-Oudaghir. Ceux-ci, répondant à son appel, arrivèrent en nombre devant Takelkoult qu'ils détruisirent de fond en comble...
Les Oudaghir, après avoir vengé Ziane ould Azzouz en chassant les habitants de Takelkoult et en ruinant leur ksar, s'en retournèrent à Figuig, laissant leur frère susnommé et sa famille dans le pays conquis... Ces gens jetèrent les fondations du ksar appelé Aïn-Sfissifa (la source du petit peuplier ou du petit tremble). Ce ksar est bâti sur l'ancien cimetière de Takelkoult sur la rive gauche du cours d'eau qui arrose leurs jardins."

Il en reste jusqu'à aujourd'hui, quatre lignages de cette souche, les Ouled-Ziane, lesOuled-Azzouz, les Ouled-Khaled et les Ouled-Anane, regroupés autour d'une place nommée Tachraft, comme la place principale de Zenaga. L'on apprendra donc au passage l'étymologie du nom, qui est achraf ("noble", autre forme du mot chorfa) berbérisé avec des t au début et à la fin.

Cependant, les recherches menées sur place par Y. Iliou et par K. Benamara n'ont rien donné quant à un hypothétique ksar de Taqelqoûlt qui aurait été situé à un emplacement différent de la Sfissifa actuelle. Il en ressort tout de même que l'emplacement aurait été peuplé de très longue date (présence de tumuli dans le secteur) et que le nom du ksaraurait été arabisé relativement tôt. Ainsi, Yahya Ibn Khaldoun (frère de l'auteur duKitab El-Ibâr, et auteur d'une histoire des rois de Tlemcen) nomme Sfissifa en parlant du passage que l'émir Abou Hammou II y aurait effectué en 1371. De plus, Khelifa Benamara distingue les Ouled-Ziane et les Ouled-Azzouz (et leurs branches de Khaledet Anane), car ils sont issus de deux lignes bien distinctes chez E. A. Hilali.
Il nous propose donc la datation suivante:
Antiquité: la région est peuplée de Gétules puis de Zénètes Ouacîne
VIIIe siècle: islamisation d'une population qui s'est cristallisée autour du ksar de Taqelqoûlt
XIIIe siècle: arrivée des Ouled-Ziane
XIVe siècle: arrivée des Ouled-Azzouz, Ouled-Khaled, et Ouled-Anane
fin XVe siècle: arrivée des Ouled-Nehar (ceci est une autre histoire)

Mélangés avec les Ouacîne, les chorfa Oudghiri se seraient donc berbérisés, ce qui expliquerait l'usage généralisé du tamazight à Sfissifa. Le récit de la destruction de Taqelqoûlt ferait peut-être écho à un mouvement qui se serait déroulé à la fin du XIIIe siècle, qui fut une époque de bouleversements pour la région. L'auteur relève:
• le départ des Beni-Yaâqoûb (Beni-Amer-ben-Zoghba), expulsés par le roi de Tlemcen
• la faiblesse des Ouled-Hamid (Beni-Amer-ben-Zoghba) et des Hamyanrestés sur place et sollicités régulièrement pour monter combattre dans le Tell
• sécheresse de deux années consécutives (1293 et 1294)
• siège de Tlemcen par les Mérinides (1299) qui a perturbé le commerce et l'économie locale
Ce sont sans doute ces circonstances difficiles qui ont amené un exode sud-nord. Il ne serait pas étonnant que des Figuiguiens (ou autres) soient arrivés à Sfissifa, se substituant peu à peu à la population locale, ou bien prenant possession des lieux par la force.

Cela nous donne donc un autre ksar peuplé de cousins éloignés du côté algérien. Cette population s'est radicalement vidée entre 1847 et 1881, années durant lesquelles les deux-tiers de la population ont migré afin de ne pas vivre sous la domination française. Il en reste (du moins ce que j'ai vu en photos) un beau village, à l'architecture préservée.

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Pour clôre ce billet, voici les généalogies des Ouled-Ziane et des Ouled-Azzouz telles qu'il en ressort de cette lecture:
• Les Ouled Ziane descendent de Ziane ben Mahrez ben Ahmed benAbdallah El-Chérif ben Ali ben Abdelhamid ben Omama ben Menasserben Aïssa ben Abderrahmane El-Oudghiri.
• Les Ouled Azzouz descendent de Khaled ben Anane ben Mohammed benAnane ben Azzouz ben Mohammed ben Abdellah El-Chérif ben Ali benAbdelhamid ben Omama ben Menasser ben Aïssa ben Abderrahmane El-Oudghiri.
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manche 14 octobre 2012
Figuig dans le "Kitab Aâyane al-Marhrib 'l-Akça" de M. et E. Gouvion St-Cyr


vembre 2012
Les Chorfa de Chellala

© Chouftchouf

Le premier ksar algérien dont nous parle K. Benamara dans son essai est celui de Chellala-Dahrania, peuplé par une fraction de chorfa. La problématique essentielle est pour lui de fixer la date et les conditions de la fondation du ksar en accordant différentes sources contradictoires. Celles-ci sont au nombre de cinq:
• le Kitab Nassab
• Figuig, etc..., d'E.A. Hilali
• un manuscrit local, dit Manuscrit de Chellala
• une Histoire des tribus de l'Oranie, rédigée par l'administration française à la fin du XIXe siècle, manuscrite
• et un article de F. Cominardi, Au cœur des monts des Ksour : le Ksar de Chellala-Dahrania, paru dans Lybica en 1994
Chellala
Chellala-Dahrania, comme beaucoup de ksour de la région, a une histoire très ancienne. Plusieurs agglomérations s'y sont succédées depuis le IIe siècle av. J.-C., mais c'est de 1180 (approximativement) que les habitants datent la véritable fondation de Chellala, par un chérif idrissi d'El-Oudaghir, Moulay Youssef, venu de Fès. La peste aurait détruit totalement la population locale à la fin du XVe siècle, à l'exception de deux enfants. Le saint Sidi Ahmed ben Youssef, de passage dans la région, aurait alors confié ces enfants à Sidi Slimane ben Bou Smaha, afin qu'il les élève. Il fit construire, pour les nourrir, une meule dont les ruines existent encore aujourd'hui. Dès les années 1840, les Français envoyèrent des colonnes sur les lieux, resserant leur étau petit à petit jusqu'aux exactions qui suivirent la révolte de Bou-Amama et l'installation d'un poste de spahis qui marqua définitivement la conquête de Chellala (1882). En 1964, un tremblement de terre détruisit le ksar ancestral et les habitants émigrèrent vers une nouvelle Chellala, sur les plateaux ouest.

Agrandir le plan

La fondation du ksar
Le mythe fondateur de Chellala est intimement lié à Figuig. C'est de là que seraient venus les fondateurs de Chellala, même si les versions et les récits divergent sur les circonstances, les noms des protagonistes, ainsi que sur l'étymologie du nom de leurksar. K. Benamara compare ces différentes versions et il en relève 3:
• selon le Kitab En-Nassab: le ksar aurait été fondé par une branche deschorfa d'El-Oudaghir, les Ouled-Makhlouf-ben-Khalaf-Allah. Cette tradition est la plus répandue, surtout chez les personnes étrangères à la région (succès du travail d'El-Achmaoui et de ses suiveurs oblige).
• selon l'Histoire de l'Oranie, ce seraient deux pèlerins de Figuig qui se seraient arrêtés là. "L'un d'eux, Abdallah ben Mohammed se lave les mains dans une source et dit à son frère: comme cette eau lave bien les mains (tchellal). Moi, dit l'autre, Mohammed ben Mohammed, j'ai trouvé une source dont le cours est sinueux comme un serpent. Puis ils bâtirent des habitations, le premier dans l'endroit qui deviendra par la suite Chellala, l'autre à proximité de "la source du serpent (Aïn El Hanch)" Seul Abdallah finit par rester et ce sont ses descendants qui se sont divisés en quatre fractions, possédant chacune son quartier dans le ksar:Ouled-Hamza (à l'ouest), Ouled-Khnafer (au nord), Ouled-Ziane (à l'est) et Ouled-Amor (au sud)
• selon le Manuscrit de Chellala et F. Cominardi: les chorfa seraient issus d'un chérif d'El-Oudaghir, Youssef ben Ali.
Nous voyons bien que l'origine Figuiguienne n'est nulle part remise en cause. L'auteur des Chorfa du Sud-ouest relève la présence de foyers kharédjites dans la région, Rba et Boussemghoun. L'intérêt, pour des chorfa Figuiguiens pieux de s'installer vers l'est, aurait été selon lui, de diffuser le dogme sunnite auprès des populations nomades locales. L'histoire du ksar est d'ailleurs liée à toutes les grandes personnalités religieuses qui se sont succédées au cours de l'Histoire dans la région: Sidi Ahmed ben Youssef El-Miliani (dont la fille, Aïcha y est enterrée) y a longtemps vécu, Sidi Slimane ben Bou Smaha s'est occupé des derniers enfants survivant du ksar, Sidi Mohammed ben Slimane y a sa koubba, Sidi Cheikh y est né. Cet éminent background ne peut qu'être rehaussé par un mythe fondateur empreint de symbolique religieuse. Un descendant du Prophète venu d'une oasis connue pour son grand nombre de nobles, revient (ou y va, selon le récit) de La Mecque, tous les ingrédients sont là pour placer une localité sous le signe du prosélytisme religieux.

Généalogie de Moulay Youssef
Selon le Manuscrit de Chellala: Youssef ben Ali ben Âlla ben Abdallah El-Chérifben Abdelhamid ben Amama ben Aïssa ben Abderrahmane El-Oudghiri ben Ali (ouYaâla) ben Ishaq (ou Abdeloûla) ben Ahmed ben Mohammed ben Idriss II ben Idriss Ier ben Abdallah El-Kamil ben Hassan El-Mouthanna ben Hassan Es-Sebt, fils deAli et Fatima.

Généalogie des Ouled-Makhlouf de Chellala
L'autre tradition fait descendre le chérif Abdallah ben Mohammed de Makhlouf benKhalaf-Allah ben Abdelkader ben Tahar ben Abdallah El-Chérif ben Ali El-Chérifben Abdelhamid ben Omamah ben Mennacer ben Aïssa ben Abderrahmane El-Oudghiri ben Ali (ou Yaâla) ben Ishaq (ou Abdeloûla) ben Ahmed ben Mohammedben Idriss II ben Idriss Ier ben Abdallah El-Kamil ben Hassan El-Mouthanna benHassan Es-Sebt, fils de Ali et Fatima.

L'origine des quatre familles chérifiennes du ksar aurait alors été:
• Mohammed ben Ahmed (ou Hammadi) ben Ali ben Abdallah
• El-Hadj-Larbi ben Mohammed ben Ahmed (ou Hammadi) ben Ali ben Abdallah
• Abdallah ben Abdallah ben Qassem ben Ahmed (ou Hammadi) ben Aliben Abdallah
• Daoud ben Abdallah ben Abdelkader ben Ahmed (ou Hammadi) ben Ali ben Abdallah
Site sur Chellala-Dahrania
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Libellés : Chroniques de livres, Chérifisme, Ksour alentour
dimanche 28 octobre 2012
Origine des Chorfa de Figuig et de Beni-Ounif, chez K. Benamara
La dernière fois, je vous ai parlé vite fait du livre de Khelifa Benamara sur les Chorfa du Sud-ouest. Le premier chapitre de cet essai est consacré à Figuig et à Beni-Ounif. Il nous présente donc l'origine d'une partie des lignages nobles de la région, qui tirent leurs racines de notre oasis. Contrairement à tous les ksour algériens dont il parlera par la suite, l'auteur n'a malheureusement pu aller chercher de documentation directement sur place pour cause de fermeture de la frontière (encore une fois...) et il se base, pour traiter le sujet, sur quatre sources principales:
• le Kitab En-Nassab, d'El-Achmaoui
• le Kitab Aâyane de M. et E. Gouvion
• Figuig: Tarikh, Ouatha'îq oual Maâlem d'E.A. Hilali
• une Monographie n°49 (appelée également Histoire du Cercle d'Aïn-Sefra, mise à jour par l'Administration française jusqu'en 1949)

Ce qui intéresse ici K. Benamara, c'est la date exacte, ainsi que les circonstances de l'arrivée des chorfa Oudaghir à Figuig, en démêlant les contradictions entre les différentes traditions rapportées par les 4 documents pré-cités.

Il juge peu fiable (et avec raison!) celui que les lettrés Figuiguiens ont transmis aux époux Gouvion, tout imprécis et empreint de merveilleux qu'il est. Le récit d'El-Achmaoui est lui aussi remis en cause, car il reflète également une vision déformée de cette histoire. De toutes façons, la quasi-totalité de cet ouvrage est sujet à caution, étant un agglomérat de traditions locales, rapportées plus ou moins fidèlement, donnant un aspect décousu à l'ensemble. Khelifa Benamara accorde plus de crédits aux travaux d'E. A. Hilali, ce dernier ayant eu entre les mains une documentation de première main, conservée auksar d'El-Oudaghir. Voici le texte de ce dernier (trad. K. Benamara):

"Abderrahmane surnommé El Outedghiri ou El Oudghiri ben etc... était un personnage respecté à Fez et dans ses environs; il avait une relation particulière avec la tribu Outedghir qui vivait aux environ de Aïn Zerga, près du Sebou, à proximité de Fez. L'étroitesse de ces liens avec cette tribu était telle qu'elle lui valut le surnom de Abderrahmane El Outedghiri. Lorsqu'apparut Moussa Ibn Abi El Âfia (chef berbère, au service des Fatimides, qui doit sa célébrité à la persécution impitoyable qu'il exerça sur les Chorfa) et qu'il se mit à pourchasser les descendants de Moulay Idriss à Fez et dans ses environs au cours de la seconde décennie du 4e h. (premier tiers du 10e s.), ces derniers, ainsi que leurs partisans, durent fuir la région. Parmi eux se trouvait Abderrahmane qui se dirigea vers Tedla et s'installa avec ses enfants à l'Oued Lakhdar. Après une longue période, les fils de Abderrahmane se dispersèrent à travers le Maghreb et l'Andalousie alors que Aïssa et ses enfants, accompagnés d'un groupe de cavaliers de la tribu des Outedghir se dirigèrent vers le sud-est et arrivèrent enfin à la localité de Figuig; ils se fixèrent au lieu-dit Aït-Smimen, à proximité de l'emplacement actuel de Beni-Ounif où se trouve encore le cimetière des Oudaghir qui renferme le tombeau du chérif Aïssa."

Ensuite: "Au cours de la seconde moitié du 4e h. (fin 10e s.) arriva à Figuig le chérif Aïssa ben Abderrahmane El Outedghiri en compagnie de ses enfants et de son entourage. Les nouveaux venus s'installèrent d'abord près du djebel Maïz puis au lieu nommé Beni-Ounif, à proximité des Zenata qui formaient la majorité de la population." et enfin "Aïssa ben Abderrahmane est le premier des Chorfa Idrissides qui sont venus à Figuig et de sa descendance est issue la majorité des Chorfa de Figuig."

L'auteur des Chorfa du Sud-ouest réfute tout d'abord la généalogie donnée par leKitab En-Nassab:
- Abderrahmane ben Yaâla ben Ali ben Ahmed ben Slimane ben Ahmed benMohammed ben Idriss II ben Idris Ier ben Abdallah El-Kamil ben Hassan El-Mouthanna ben Hassan Es-Sebt, fils de Ali et Fatima.
et lui préfère celle donnée par la tradition Figuiguienne:
- Abderrahmane El-Outedghiri (ou El-Oudghiri) ben Ali (ou Yaâla) ben Ishaq (ouAbdeloûla) ben Ahmed ben Mohammed ben Idriss II ben Idriss Ier ben Abdallah El-Kamil ben Hassan El-Mouthanna ben Hassan Es-Sebt fils de Ali et de Fatima.

S'il était distant de 11 génération de Moulay Idriss (mort en 791), Aïssa ben Abderrahmane n'aurait pu être le contemporain de Moussa ben Abî El-Âfia, qui vécut aux alentours de 930. Ayant vécu approximativement (selon le calcul khaldounien) vers 950-1020, il aurait logiquement dû émigrer seulement à la fin de l'Émirat Idrisside du Rif (985). Khelifa Benamara justifie son propos ainsi: "Les persécutions des Idrissides ne sont liées que de façon très symbolique au nom de Moussa Ibn Abi El Âfia car il fut le premier à s'attaquer de manière féroce aux descendants du Prophète; en réalité, ce furent les persécutions des Ommayyades d'Espagne qui mirent fin au dernier royaume des Idrissides et entraînèrent leur dispersion générale."Rappelons pour situer les choses dans leur contexte qu'il était alors la règle d'exterminer totalement une famille régnante déchue pour éviter qu'un éventuel prétendant n'en surgisse. Les Omeyyades d'Espagne en sont d'ailleurs un bon exemple, eux qui ont fuit le massacre de leur famille en Orient pour créer un Califat dissident en Andalousie.

Pour résumer:
926/931: "persécution" de Moussa ben Abi El-Âfia. Le chérif Abderrahmane fuit Fès en compagnie d'une partie des Outedghir.
985: mort de Hassan El-Guennoun, émir Idrisside du Rif, assassiné sur ordre des Omeyyades de Cordoue. Le chérif Aïssa se dirige vers Figuig en compagnie des Outedghir de son père, et de fugitifs rifains.

Ce qui est intéressant dans cette courte étude, c'est que l'auteur met en exergue le souvenir de l'arrivée du chérif avec de profonds bouleversements dans la vie sociale de l'oasis:
1. L'introduction d'un noyau arabe (chorfa Oudghiri)
2. L'introduction d'un élément berbère non-zénète (les Outedghir) constituant l'entourage du chérif.
3. L'introduction d'un autre élément berbère venu, lui, du Rif (et qu'il suppose être Sanhadja du nord)
4. L'introduction d'un foyer sunnite, dans une zone kharédjite.
5. L'introduction d'un mode de vie sédentaire ("techniques de construction, décoration, agriculture, tissage, poterie, forge, bijouterie, sellerie,...")

Les Oudaghir, d'abord dispersés dans l'oasis, finiront par créer le ksar portant leur nom, où vivent encore leurs descendants.
**
*
Si des lecteurs de Beni-Ounif passent par ce blog, je serais grandement intéressé par des photos du cimetière ancien de la ville, des tombeaux deschorfa et de Moulay Aïssa ben Abderrahmane. Merci d'avance!
Publié par Khalloufi Youness à l'adresse 06:45 0 commentaires
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Libellés : Chroniques de livres, Chérifisme
vendredi 19 octobre 2012
Présentation du livre "Kitab En-Nassab, suivi de Les Chorfa du Sud-ouest algérien" de Khélifa Benamara


La fermeture de la frontière a consacré définitivement (du moins pour le moment, en espérant que les choses s'arrangent un jour, incha'Allah) la séparation entre les ksourdu côté marocains et algériens. Il ne faut cependant pas perdre de vue que cette délimitation artificielle et toute récente va à l'encontre de l'Histoire. On ne va pas faire de politique ni entrer dans une polémique stérile sur le sujet, mais en jetant un regard furtif sur le passé, l'on se rend vite compte que Figuig a toujours été en interaction permanente avec les ksour algériens de la région de la Saoura, autant d'un point de vue humain (revendication de lignages communs), que commercial (caravanes transsahariennes), culturel, religieux (influence des zaouias d'El-Abiodh, Kenadsa, Kerzaz,...). L'histoire de la région est un puzzle dont les pièces se trouvent également à Aïn-Sefra, Bechar ou bien Taghit, là où l'"Oriental marocain" devient le "Haut Sud-ouest algérien".

Ce "Haut sud-ouest" possède aussi sa littérature propre et ses historiens contemporains qui essaient de déblayer ce qui peut l'être du passé de leurs ksour. Aujourd'hui, nous allons nous attarder sur Khelifa Benamara, historien local, mais avant tout écrivain, qui s'est fait connaître par ses romans La Nue (1985), La Parole Étranglée (1990), El-Houl Oua El-Moulk (1999, traduit sous le titre Le Songe et le Royaume) etJournal d'un Insurgé (2003, aux Ateliers de Création Libertaire). M. Benamara s'est également penché avec beaucoup d'attention sur le passé de la région de Aïn-Sefra par le biais de quelques essais historiques:
• La Saga des Boubekria (2002), sur les origines de la tribu des Ouled-Sidi-Cheikh
• Aperçu historique du Haut-Ouest Sud-Ouest algérien (2002) qui embrasse une période s'étalant de la préhistoire à la conquête islamique
• Maraboutismes, saints et charismes dans le Sud-ouest (2003, dans l'ouvrage collectif Algérie. Regards croisés)
• Isabelle Eberhardt et l'Algérie (2005)
• Kitab En Nassab (la descendance du Prophète au Maghreb) suivi de Les Chorfa du Sud-Ouest (2009)

C'est ce dernier ouvrage qui nous intéresse ici. Il se divise, comme son titre l'indique, en deux parties: d'une part, une simple réédition du Kitab En Nassab d'El-Achmaoui, tel qu'il fut traduit par le Père Giacobetti pour la Revue Africaine (1902-1904); d'autre part, une étude de terrain, où l'auteur confronte les données de ce classique aux données généalogiques locales.

Pour ceux qui l'ignorent, le Kitab En Nassab ("Livre des Généalogies") est LE traité par excellence sur les généalogies chérifiennes au Maroc et en Algérie, notamment sur la région des confins. Il a été souvent repris, réédité, augmenté, cité, a connu moult continuateurs et variantes. Bizarrement, contrairement aux grands auteurs de livres de généalogies chérifiennes, l'auteur du Kitab En-Nassab nous est totalement inconnu. Ce mystère concernant l'auteur est surprenant en regard à l'immense notoriété de son ouvrage, ainsi que de l'autorité dont il jouit dans ce domaine. Une question se pose: El-Achmaoui a-t-il réellement existé ou bien son "oeuvre" n'est-elle qu'une compilation de traditions d'origines diverses et variées? C'est important, car la question de l'existence de l'auteur porte implicitement en elle celle de l'authenticité des traditions rapportées.

Dans l'introduction à son livre, K. Benamara nous rappelle que l'éminent orientaliste Jacques Berque n'attribuait à El-Achmaoui que moins du quart du Kitab, c'est-à-dire la partie "orientale". Il souligne que son nom toponymique d'El-Mekki ("le Mecquois", son nom complet étant Ahmed ben Mohammed El-Achmaoui El-Mekki) cadrant mal avec les données d'un livre presque exclusivement consacré aux généalogies nord-africaines, quasiment toutes d'origines Idrissides, avec une nette préférence pour les confins algéro-marocains vu que "les trois quart des généalogies se situent dans un quadrilatère formé par la région de Tlemcen/ Beni-Znass (40% de l'ensemble, par la région de Fez (12%), par le sud-ouest algérien et la région de Figuig contigüe (8%) et par la région de Djebel Amour (10%)". Cette répartition laisse entendre que le (ou les) auteur(s) réel(s) viendrai(en)t de l'Est marocain (ou de l'Ouest algérien, selon le point de vue).

Quoi qu'il en soit, et quel que soit le degré d'authenticité du Kitab En Nassab, il n'en reste pas moins un ouvrage de référence lorsque le sujet est abordé. Un rapide tour sur les forums (en arabe) consacré aux généalogies de chorfa suffit à s'en rendre compte. Même si de nos jours, ces questions peuvent paraître stériles, plusieurs des lignages énumérés ayant disparus, qu'il est peu probable que l'immense majorité soit de noblesse authentique, ce qui est intéressant à la lecture du Kitab En-Nassab, c'est de se rendre compte à quel point Figuig exerçait une sorte de leadership en matière de diffusion de familles chérifiennes à travers le Maghreb, au même titre que Fès que la Saguia El-Hamra.

L'on s'en rend encore plus compte à travers la lecture de la seconde partie du livre de K. Benamara, qui passe en revue les ksour de la région. Avoir une ascendance figuiguienne était un enjeu dans l'appropriation d'une origine noble considérée comme authentique. Nous développerons ce sujets dans des billets à suivre. En attendant, je vous laisse au moins la table des matières:


KITAB EN NASSAB
• Présentation du Kitab En Nassab
• Texte du Kitab En Nassab
LES CHORFA DU HAUT SUD-OUEST

RÉGION D'AÏN-SEFRA
• Les Chorfa de Beni-Ounif/ Figuig
• Les Chorfa de Chellala Dahrania
• Les Chorfa de Sfissifa
• Les Chorfa Ouled-Sidi-Boutkhil d'Aïn-Sefra
• Les Chorfa d'Asla
• Les Chorfa de Moghrar-Tahtani
• Les Chorfa de Tiout
• Les Chorfa de Moghrar-Fouqani et les Ouled-Sidi-Khelifa d'El-Kheïter
• Les Chorfa d'Aïn-Ouarqa
RÉGION D'EL-BAYAD
• Les Chorfa Ouled-Sidi-Omran (Bouomran)
• Les Chorfa Ouled-Sidi-Ali-Bou-Saïd de Ghassoul
• Les Chorfa Ouled-Sidi-El-Hadj-ben-Amer
• Les Chorfa Ouled-Sidi-Bouali de Boualem
• Les Chorfa Ouled-Sidi-Amor
• Les Chorfa Ouled-Sidi-Ali-ben-Yahia de Méchéria Es-Soghra
• Les Chorfa Ouled-Sidi-Tayfour
• Les Chorfa Ouled-Sidi-Ali-Bouchnafa de Ahl Bridaâ
Attention! Malgré des recherches intensives, les livres historiques de Khelifa Benamara sont introuvables en France. Ni sur les sites de vente, ni chez les libraires que je suis allé voir, ni sur le catalogue de la BNF, ni sur le SUDOC, ni chez le Centre Culturel Alégrien (à l'exception d'Isabelle Eberhardt et l'Algérie). J'ai trouvé par un heureux hasard le dernier exemplaire de celui-ci sur Amazon. L'ouvrage d'El-Achamoui par contre, est beaucoup plus répandu. Voici un pdf de l'ouvrage, tiré des exemplaires de la Revue Africaine dispos sur le site Algérie-ancienne:

Kitab Nasab d'El-Achmaoui
Publié par Khalloufi Youness à l'adresse 19:27 0 commentaires
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Libellés : Chroniques de livres, Chérifisme
jeudi 18 octobre 2012
S.E. Si Ahmed Benhaddou, Pacha de Figuig
Cette notice est également tirée du Kitab Aâyane al-Marhib 'l Akça:
"




S.E Benhaddou Ahmed ben Mohammed ben Haddou qui a pris comme patronyme le nom de son aïeul, est né à Tanger en 1881.

Issu d'une famille d'auxiliaires dévoués au Makhzène, il appartient par sa mère, Lalla Khedidja bent Lalla Fethoum, à la descendance du santon du Djebel-el-Alam Moulaï-Abdesslam ben Machich; quant à son père, Sidi Mohammed ben Elhadj-Haddou, il était originaire des Guerrouane et appartenait, avant de servir à Tanger, au Makhzène de Meknès.

Si Ahmed fit de bonnes études secondaires au Djamâa Sidi ABdesslam Ettouzani, à Tanger, et il devint ainsi un fkih assez savant pour être choisi comme secrétaire par son aprent, alors Pacha de Figuig et kaïd de l'Oasis, Sidi Mohammed el Medjboud, actuellement pacha de Mogador. Après un court stage en ces fonctions, Benhaddou, qui avait su mettre ses qualités en relief, fut choisi en 1911 comme pacha de Figuig. Depuis cette époque ses efforts constants ont assuré la rentrée des impôts et le maintien de l'ordre. Il dut agir dans ce sens, on le conçoit, avec beaucoup de tact au milieu de contribules à l'esprit plutôt susceptible.

Fidèle aux instructions du Protectorat, le pacha Benhaddou facilita les innovations diverses qui ont quelque peu modernisé la région.

Il encourage l'enseignement français et, grâce à lui, les notables de Figuig n'hésitent pas à confier leurs garçons à divers établissements scolaires. Lui-même encourage dans leurs études ses fils, Si Boubekr et Si Mohammed, aînés du jeune Thaïeb.

Le pacha Benhaddou sait quelque peu de français. C'est un chef énergique mais d'un abord aimable. Il est allié au chérif Sidi Amar ben M'hammed chef des Ouled-Amar ben Makhlouf Ezzïani.

Figuig, 19 janvier 1925
"
Publié par Khalloufi Youness à l'adresse 17:10 0 commentaires
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Libellés : Personnalités
mardi 16 octobre 2012
Les fractions de chorfa d'El-Oudaghir en 1934
Cette énumération des clans d'El-Oudaghir est la suite du passage précédemment cité dans le Kitab Aâyane al Marhrib 'l-Akça de Marthe et Edmond Gouvion Saint-Cyr. On remarquera qu'ici, le chérif Ahmed auquel a été attribué le surnom de Abou Ennif(qui aurait donné Beni-Ounif et qui est cité par El Hachémi ben Mohammed dansTraditions, Légendes, poèmes sur Figuig) est clairement identifié comme étant Ahmed ben Abdeljelil d'El-Maïz.

***
A l'époque où El Achmaoui el Kbir composa ses tables généalogiques, les cheurfa hassanides étaient déjà fort nombreux à Figuig, oasis près de Bni-Ounif, à la limite occidentale du Moghreb el adna (qu'il ne faut pas confondre avec le massif d'Ifdjidj ou Ifguig, dans le Sous marocain entre l'Oued Aït Moussi à l'Ouest; l'Oued Nefis à l'Est et l'Oued Sous au Sud, et qui, longtemps aussi, abrita des cheurfa dont certains descendants y existent encore. Toutefois, il est fort probable que ce nom de Figuig est le duplicata de celui-ci en souvenir duquel l'ont choisi les cheurfa émigrés).

Les principaux groupements que cite le généalogiste sont: Cheurfa d'Oudarhir (ou Bni Toudrhir): ils constituaient le campement initial de cent vingt-quatre cavaliers, composés de gens du Tamesna et de Doukkala et dont le centre principal était l'Aïn Zerga dans la vallée de l'Oued Sebou, à un endroit bien connu près de la source qui a tari: certains disent Oued-El Akar.

Les Bni-Oudarhir peuplent la plus grande partie de Figuig, ce sont principalement des Oulad-Zïane ben M'harez; des Oulad-Aârçob; des Oulad Othmane ben Aathïa; des Oulad Mohammed ben Aâthia; des Oulad Solthane; des Bni-Aadem et des Oulad Ammar. D'autres de leurs fractions se sont répandues dans tout le Dahra et le Hodna depuis Oum Adjrar - ou Oum Agrar (Moghrar près d'Aïn-Sefra), Chellala Dahranïa (les Oulad Mchlouf ben Khalf-Allah) jusqu'à Ouargla où sont les Oulad-Bekil, rois du Sahara. Une autre est aux Flittas, dite Oulad-Ali, une autre à Tlemcen, les Oulad-Bessaïd et d'autres dans les Bni-Snassène, notamment les Oulad-Abderrahmane ben Akhlouf; une autre fraction, non des moins importantes est à Ndjenada, ce sont les Oulad Sidi-Ourièche; et bien d'autres encore telles que les Oulad Abi-Hammou dont une fraction est relevée en Tunisie chez les Bou-Rabaâ, arabes nomades.

Cependant, Ibn Khaldoun a déclaré: "On n'est pas d'accord sur la noblesse des descendants de Ziane (ben M'harez); les uns disent qu'il est de la lignée de Mohammed ben Idris 'l-Açrheur, d'autres de celle de son frère Abd Allah ben Idris 'l-Açrheur.

Al-Achmaouï donne encore: Quant à l’ancêtre des Oudarhir, il est Mohammed ben Abd Allah ben Abderrahmane ben Yâla ben Abdelâla ben Ahmed ben Mohammed ben Amar ben Soleïmane ben Ahmed ben Mohammed ben Idris ‘l-Açrheur ben Idris ‘l-Akbeur ben Abd Allah ‘l-Kamel ben Hassène-el-moutsanna benHassène essibthi (petit-fils du Prophète Mohammed par sa fille Sitta Fatima-Zohra, épouse de l’Imam Ali ben Abi-Thaleb).
***

Actuellement les cheurfa d'Oudarhir ont comme doyen ou nakib, Moulaï Ahmed ben Boumédine et comme fkih Sid Mohammed ben Ala ben Abdelâla; leurs principaux groupements sont les

Oulad-Ziane qui comprennent:
Les Ouled Ahmed ben Ziane (subdivisés en trois fractions Oulad Boumédiène, Oulad Bâali et Oulad Zïane).
Oulad-Çrheïr, dont les chefs sont M'hammed ben Çrheiïr et AHmed ben Miloud;
Oulad-Abbou, dont le chef est Djeloull-ou-Abbou;
Oulad-i-Tmouri, dont le chef est Slimane ben Salah;
Oulad-Thaïeb, dont le chef est Elhadj-Larbi;
Oulad-Haddou, dont le chef est Moulaï-Ahmed ben Haddou;
Oulad-M'barec, dont le chef est Moulaï-Saïssi;
Oulad-Chekroun, dont le chef est Moulaï-Al Rhazi;
Oulad-Djebour ben Brahim, dont le chef est Sidi Mohammed ben Djebour;
Oulad-Yakoub, dont le chef est Moulaï-Ahmed ben Yakoub;
Oulad Belgassem Tekouniine, dont le chef est Sidi Mohammed ben Djeloul ben Idris.

Les Oulad-Makhlouf, qui sont groupés en
Oulad-Harich, dont le chef est Moulaï-Ahmed Anane;
Oulad-Bouadjadja, dont le chef est Sidi Mohammed ben Bouadjadji;
Oulad-Benazza, dont le chef est Moulaï Abderrahmane ben Bouazza;
Oulad-Boumeziane, dont le chef est Sidi Elhadj Mohammed El Meziani;
Oulad-Ali ben Aîssa, dont le chef est Moulaï Elhadj Ahmed ben Azouz;
Oulad-Mohammed (dont l'ancêtre fut Sidi Mohammed ben Athik ben Moussa) et qui ont pour chef actuel Moulaï Ahmed ben Mohammed;
Oulad-Ammar, dont le chef est Moulaï-Ammar ben M'hammed;
Oulad-Guedda (ou Djedda), dont le chef est Moulaï-Abou Alam ben Guedda;
Oulad-Ala, dont le chef est Moulaï-Al Arabi ou Ala.

Les Oulad-Guemal (ou Djemal ou Djamel) comptant cinq fractions:
Oulad-Djebbour, dont le chef est Sidi Mohammed ben Benaïssa;
Oulad-Maâli, dont le chef est Sidi Elhadj-Mohammed;
Oulad-Belaïd, dont le chef est Moulaï-Benkeroum;
Oulad-Azzi, dont le chef est Moulaï-Elhadj-Touhami;
Oulad-Abdelhak, dont le chef est Sidi Mohammed ben Abdelhak.
(Parmi les noms des ancêtres des cheurfa djemalïines on relève le nom de Sidi Mohammed El Aïch ben Naceur ben Mançour ben Yakoub ben Allal, qui s'illustra au cours de la VIIe corne.)

***

Quant à la fraction Cherrafa, outre les deux groupements de cheurfa Oulad-Djebbour (descendants des Sidi Djebbour ben Çamah fils de Sidi Abdelmalec, santon de Tadraclout), et les Oulad-Bouzïane, elle compte des haratsine et des étrangers.

On retrouve aussi les Bni-Hassène dont le père fut Sidi Mohammed ben Sidi Abdelmalec, santon de Tadraclout et descendant du kothb Moulaï-Abdesslam ben Machich, le saint du Djebel-el-Alam.

***

Les cheurfa d'El Maïz, que Al Achmaouï dénomme aussi Bni Ounif, descendent de Sidi Abdeljelil par l'un de ses fils, Ahmed, également de la lignée de Ahmed ben Mohammed ben Moulaï-Idris 'l-Açrheur par Moulaï-Abdesslam ben Ayïoub.

Ahmed l'un des onze fils de Sidi Abdeljelil, dont les sept aînées, encore célibataires, furent tués en djehad, à la journée de Benahdar, s'en alla à Figuig non loin d'El-Hammam et s'établit dans la kasba qui porte le nom d'El Maïz. Il était surnommé Abou-Ennif (l'homme au gros nez); c'est pourquoi, certains de ses descendants prirent le générique de Bni-Ounif.

Février, 1934

Marthe et Edmond Gouvion Saint-Cyr
Kitab Aâyane al Marhrib 'l-Akça
Esquisse générale des Moghrebs de la Genèse à nos jours et Livre des grands du Maroc.
Paris, 1939
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Le Kitab Aâyane al-Marhib 'l Akça ("Livre des Grands du Maroc") est un ouvrage assez curieux. Curieux car, au premier abord, il se veut la continuité de toute la littérature historico-généalogique qui a proliféré au Maghreb au cours de l'Histoire (le nasab), afin de tracer les origines revendiquées par les nobles chorfa, les illustres familles maraboutiques et les fières et ombrageuses tribus, berbères ou arabes. Dans sa finalité, il n'est certes pas très différent à certains aspects des classiques comme ceux d'El-Achmaoui, Es-Souyouti ou bien El-Qadiri. Sauf que dans le cas qui nous occupe, l'opus a été rédigé par un couple de Français (!!!), amoureux du Maroc et de ses élites. Ils ont traversé le Maroc dans tous les sens à la rencontre de Vizirs, Pachas, Caïds et autres Cheikhs, et nous laissent cet instantané de la "noblesse" marocaine des années 20 et 30. on n'y retrouvera certes pas notre arrière-grand-père fellah, mais ça reste quand même très instructif à bien des égards. Bon, on y constate la persistance des élites en place (on y retrouve quelques familles encore très influentes aujourd'hui) mais c'est une autre histoire.

Pour une fois, l'ouvrage n'est pas exclusivement consacré aux descendants de Ali et Fatima, on y trouve des Berbères aussi, tous caïds, avec des notices plus ou moins longues, certaines tenant à une énumération des chefs en place à un endroit donné. Marthe et Edmond Gouvion Saint-Cyr (qui ont effectué le même travail en Algérie, paru en 1920 sous le titre de Kitab Aâyane al-Marhariba, "Livre des Grands Maghrébins") ont amassés une belle quantité de shajarat généalogiques, de récits divers et variés qui laissent la part belle au merveilleux. On y trouve une certaine fascination pour une noblesse qui n'a, à l'époque, de "grande" que le nom, le pays étant pacifié et soumis à l'autorité de la France. Le style est volontairement désuet, sans doute pour faire "couleur locale" et certains passages sont assez comiques quant à la tournure des phrases. Le nom des auteurs me fait penser qu'ils appartiennent à la très haute aristocratie française, ce qui expliquerait leur curieuse initiative (rappelons que le Maroc colonial était un vivier de de Français de la "haute" ou bien royalistes, à commencer par le Maréchal Lyautey).

Ce livre, originellement paru en 1939 (et réédité depuis), se compose de deux volumes et est illustré par de superbes photos. Il fourmille d'informations en tous genres et, s'il n'est pas exhaustif, toutes les régions du pays sont explorées. Je m'attarde sur cette présentation car c'est le genre d'ouvrage qui peut intéresser n'importe quel généalogiste marocain. Je vous laisse d'ailleurs le sommaire au cas où vous auriez besoin d'une précision en particulier.

Pour en revenir à nos moutons, ils sont passés par Figuig, dont ils laissent une description qui n'est pas exempte de poésie, et encore moins d'emphase, ainsi qu'une histoire assez... fabuleuse, mais bon... ils se basent sur ce qu'ils ont entendu sur place, ça nous laisse une idée de comment nos arrières-grands-parents voyaient l'histoire de leur oasis.

Voici ce que l'on peut y lire:

"C'est dans la magnificence d'un décor féerique, la reine des palmeraies.

Située en territoire marocain, à cinq kilomètres de la frontière Sud-oranaise, cette voluptueuse sultane puise au fond des siècles passés, ses origines, nobles jalousement conservées et qui en font, aux yeux du profane, un vrai chef d'oeuvre de "l'autrefois". Elle a comme parure un collier composé des joyaux les plus rares; aussi n'iriez-vous pas à Beni-Ounif, par exemple, sans entendre dire: "Avez-vous vu Figuig et ses ksour?" Et de ce fait, ces sept perles de la plus pure eau ont chacune leur nom, leur histoire: Oudarhir, Oulad-Slimane, El-Maïz, El Hammam-el-Tahtani, El Hammam-el-Foukani, El Abidet, puis Zenaga la plus belle parmi les belles.

Tout le charme de l'oasis vient de cette pluralité de ksour ayant chacun leurs moeurs, leur architecture bizarre, leur tours de gravats plus originales que protectrices; de cela comme aussi de la fraîcheur morbide mais délicieuse de ses sous-bois aux sources abondantes, de ses palmeraies rupestres, de son irradiant soleil enfin.

Depuis des temps, dolente et inféconde, Figuig sommeillait, telle la "Belle au bois Dormant" lorsqu'à l'aube d'une ère nouvelle lui apparut le "Prince Charmant" portant haut, dans son fanion, les couleurs de la France...

De ce jour, la fâcheuse anarchie, vieille comme le Maroc lui-même, a fait place, comme dans les cités-soeurs, à une discipline bienfaisante et à la prospérité qui suit l'ordre.

Figuig est un des ponts du Maroc les moins visités, pourtant c'est un de ceux les mieux faits pour plaire. Pas un Européen n'y avait pénétré avant 1903, et maintenant encore il ne s'y trouve, outre l'administration militaire, que le service des Postes. C'est dire que le cachet local n'y a subi aucun accroc préjudiciable.

Locales les anciennes coutumes, une architecture non dépourvue d'art, et local le travail du filali (cuir rouge), principale industrie du pays, d'un agréable passe-temps pour le voyageur qui, sans sortir de l'ombre protectrice, peut parcourir l'enchevêtrement d'innombrables ruelles couvertes à la recherche des boutiques de broderies sur cuir.

Les rigueurs de l'hiver n'atteignent jamais ce beau bled situé en bordure du désert, à 850 mètres d'altitude.

Jadis, le vieil agitateur Bou-Amama y avait une zaouia au lieu dit Çalihine (les saints); et c'est auprès du ksar Zenaga, qu'en 1881, il établit son dernier camp, fuyant devant le général Delebecque. Actuellement l'esprit belliqueux a fait place à un sentiment de concorde et la France chevaleresque et protectrice y est par tous bénie.

Ô Figuig, je t'ai vue dans l'éblouissante lumière d'un midi d'été; du haut de ta falaise d'Oudarhir j'ai contemplé ton incomparable mer de palmes; mais je garderai surtout de toi le souvenir d'un soir rose, alors qu'au fond du Sahara, à travers les dentelles du col de Zenaga et des djebels environnants, le Roi des astres s'endormait dans une magnitude d'or et de pourpre."

***

Les principales confréries islamiques du Moghreb ainsi que les diverses branches de cheurfa sont représentées à Figuig; pourtant les deux principaux groupements hassanides sont ceux d'El-Maïz et d'Oudarhir. Ces derniers, connus sous le nom de cheurfa d'Oudarhir expliquent ainsi, d'après leur doyen Moulaï Ahmed ben Boumédine et le fkih de la Djemaât, la légende de leur installation dans l'oasis:

C'était au début de la IVème corne, alors que des cheurfa, nos ancêtres, désorientés, fuyaient devant les émirs minassa; et, qu'ayant perdu toute direction, sans plus d'espoir de sécurité, se demandaient avec effroi s'ils allaient périr là, sans avoir découvert l'oasis de paix où se calmerait enfin leur esprit alarmé, lorsqu'ils se trouvèrent face à face avec un "génie" immatériel mais angélique et charitable. Pourquoi fuyez-vous ainsi? interrogea-t-il - Nous avons quitté El Oussenkh où se trouve le sanctuaire de notre ancêtre et nous fuyons devant nos persécuteurs, dirent-ils - Qu'Allah vous accompagne, repartit le malic, jusqu'à ce que vous rencontriez un plateau rocailleux où s'ébattront d'innombrables oiseaux qui deviendront vos amis (habib; tebibet moineau domestique); ne dépassez pas cet endroit et bâtissez-y vos demeures, vous y vivrez heureux!

Réconfortés et confiants, les pèlerins poursuivirent leur marche; bien longtemps encore, ils errèrent à travers les montagnes, franchissant des cols et des plateaux couverts de forêts, de fraîches vallées et des terres dénudées, lorsqu'au soir du septième jour, ils arrivèrent sur un plateau élevé et rocailleux. Exténués, ils s'endormirent, mais lorsqu'ils s'éveillèrent, au matin, ils furent ravis de se voir entourés par toute une colonie de tebibet piaillant et sautillant autour d'eux. De suite, ils comprirent que la prédiction s'était enfin réalisée, aussi plantèrent-ils là leurs bâtons de voyageurs. Sept nuits durant des palmeraies sortirent de terre, qu'arrosaient des seguiate bienfaisantes aux eaux abondantes et limpides. La légendaire "mer de palmes" était donc créée et l'eden choisi dès lors, se peupla et prospéra. D'où, ouâdâ rhir وعدة غيرها là est la promesse, qui devint Oudarhir.

Fût-ce le malic de la promesse qui envoya d'autres cheurfa rejoindre rejoindre ces favorisés? Fût-ce que la colonie des tebibet qui, partant avec l'aurore, ne rentait qu'au crépuscule après avoir accompli leur mission? Toujours est-il qu'une incessante procession de cheurfa affluèrent en ces lieux bénis, pendant les sept premières années; il en vint du Rhorb, duDhohor, de la Guebla et même du Cherg; et, chaque année vit se rassembler une nouvelle colonie et se bâtir un nouveau ksar. Après les Oudarhir, ce furent les nobles d'El Maïz; quant à Zenaga, elle fut peuplée par un groupement d'Oudarhir qui se sépara des premiers; et sur la place de ce ksar sont encore les koubbas des deux ancêtres, Elhadj-Mançour ben Belkassem Bennaceur et Sidi M'hammed son frère: tombeaux particulièrement visités. Le grand santon Sidi Fodhal, appartenant lui aux Hamïane du Cherg y a aussi sa koubba et sa légende: "Alors, qu'à peine né, ses parents en fuyant le perdirent, il fut recueilli par une mère laquelle l'allaita en même temps que son nourrisson; mais à quelques mois de là, reconnu par ses parents, il y eut contestation de part et d'autre et l'on dut porter le différent devant le kadhi. Il fallait un miracle pour reconnaître le chérif: ce fut alors que le fkih ordonna qu'on égorgeât une chamelle, dans le ventre de laquelle les deux bébés seraient placés. La chamelle miraculée ressuscita alors et ne rejeta qu'un des nourrissons: ce fut Sidi Fodhal! qui devint célèbre à Figuig, y vécut, y mourut et y fut inhumé dans un tombeau encore très visité."

Actuellement, les chefs de famille à Zenaga sont:
les Mchaïkh - Maoual:
Mohammed-elarabi ben Bachir;
Bouamama;
Hammou-Dadou;
Sidi Belkassem ben Betkhil;
Ahmed ben Ahccou;
Kaddour-Azaïd;
Abd Allah ben Ameur;
Ahmed Haddoud;
Draouï ben Haïdhara;
Mohammed-Bouras;
Ahmed Al Kadir;
Bennaceur-Betkhil;
Haidha ben Abdelhak;

Février, 1934

Marthe et Edmond Gouvion Saint-Cyr
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Paris, 1939
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Utilisant un blog auto-hébergé, j'ai réussi, avec ma chance naturelle, à planter on ne sait trop comment, la base de données. Je suis donc obligé de repartir de zéro (même s'il est vrai qu'il n'y avait pas énormément de billet dans le blog précédent). Pour éviter de nouvelles mésaventures de ce genre, je passe dorénavant par les services de Blogger, au mois résistera-je à la tentation de bidouiller quoi que ce soit. Il me reste une copie des quelques billets précédemment écrit, donc vous les retrouverez ici au fur et à mesure, d'autant plus qu'ayant un peu plus de temps pour m'occuper de tout ça, le rythme sera un peu plus soutenu.

Quoi de neuf sur Figuig Généalogie? Bah, le site est en cours de réécriture. La partieHistoire a déjà été revue et augmentée tandis que certaines coquilles et inexactitudes ont été corrigées. La partie Peuplement est en cours de révision, elle aussi. Elle sera un peu plus détaillée, et les textes manquants (Sanhajas, Juifs, Ha
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