L’HTA: un facteur de risque des maladies cardiovasculaires évitable…
Comme l’ont rappelé plusieurs experts lors de la 2ème Conférence de la Santé qui s’est tenue à Marrakech du 1 au 3 juillet, le Maroc qui a obtenu de bons résultats dans la lutte contre les maladies transmissibles, sera de plus en plus confronté aux maladies non transmissibles. Ce problème qui n’est pas spécifique à notre pays, est lié à plusieurs facteurs tels que le vieillissement de la population, l’urbanisation rapide et la généralisation de modes de vie "malsains".
Les pays riches comme les pays en développement sont aujourd’hui confrontés aux mêmes problèmes de santé. Les maladies cardiovasculaires par exemple constituent aujourd’hui un réel problème de santé publique nécessitant une prise en charge à la hauteur des risques encourus par les patients.
L'un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires est l’Hypertension artérielle (HTA). Celle-ci touche un milliard de personnes à travers le monde, et selon les estimations des chercheurs, l’HTA tuerait 9 millions de personnes par an.
Ce chiffre peut être baissé pour peu que les états adoptent des stratégies de lutte contre l’HTA favorisant le diagnostic précoce et une prise en charge convenable des sujets qui en sont atteints. Par une telle approche, on réduira l’incidence des complications liée à l’HTA, notamment les accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Une étude finnoise récemment publiée dans European Heart Journal, vient de confirmer ce constat. Elle a révélé que les sujets hypertendus ne prenant pas leurs médicaments antihypertenseurs conformément à la prescription médicale ont plus de risques d'AVC fatal.
En effet, les patients non-observants avaient presque quatre fois plus de risques de décéder d'AVC au cours de la deuxième année suivant la prescription de médicaments antihypertenseurs, et trois fois plus de risques la dixième année, comparativement aux patients respectant le traitement.
Au Maroc, malgré la baisse importante des prix des génériques d’antihypertenseurs, les patients ne sont pas suffisamment sensibilisés sur la nécessité de la prise en charge précoce et continue de leur hypertension. Bien souvent et pour des raisons qui ne sont pas toujours économiques, les patients arrêtent leurs traitements antihypertenseurs au bout de quelques mois, voire quelques semaines.
Enfin, et en attendant la mise en place d’une politique nationale efficiente de lutte contre les maladies non transmissibles, les professionnels de la santé et les associations de malades doivent continuer à conjuguer leurs efforts dans la lutte contre ce fléau. Ils doivent multiplier les opérations de dépistage de masse de l’HTA, et continuer de mener des campagnes de sensibilisation incitant les patients à adopter une meilleure hygiène de vie et à être plus compliants vis à vis de leurs traitements antihypertenseurs.
Abderrahim Derraji, Docteur en Pharmacie
COPIE DR IDRISSI DE PHARMANEWS 21 / 07 / 13