09/01/2008 - Phénomènes douloureux et maladies neuromusculaires : les résultats attendus d’une enquête française
Les maladies neuromusculaires sont par définition des affections où les éventuels troubles sensitifs et douloureux sont au deuxième plan. C’est en effet l’unité motrice* qui est affectée et non l’arc sensitif (sauf dans certaines neuropathies héréditaires). Pourtant, la fréquence des phénomènes douloureux et le ressenti négatif de ceux-ci sont rapportés par de nombreux patients en consultation et laissent penser que cette douleur est mal appréhendée par les professionnels.
C’est dans ce contexte qu’une enquête, commanditée par l’AFM, réalisée par l’équipe du Centre Anti-Douleur de l’Hôpital Saint-Antoine, et récemment publiée en novembre 2007, permet de mieux connaître l’ampleur du problème. 511 personnes atteintes de maladie neuromusculaire (dystrophinopathies, maladie de Steinert, myasthénie, myopathie métabolique et autres) ont répondu à un questionnaire comprenant plusieurs échelles d’évaluation de la douleur, tant pour mesurer son intensité que sa fréquence. Un nombre très conséquent de patients (67%) rapportent des phénomènes douloureux dans les trois mois qui ont précédé l’enquête. Ce sont dans les myopathies métaboliques et dans la myasthénie où l’on retrouve les pourcentages les plus élevés. L’intensité est en moyenne de 4,8 (sur 10) ce qui est loin d’être négligeable, même si les douleurs sont plus souvent intermittentes que continues. Ce travail souligne l’importance du phénomène et incite à mieux évaluer la douleur lors des consultations de suivi de ce type de patients.
* Ensemble constitué par le motoneurone et toutes les fibres musculaires qu'il innerve. Un muscle est souvent innervé par plusieurs motoneurones et contient donc de nombreuses unités motrices.
Pour en savoir plus :
Guy-Coichard et coll. Pain in Hereditary Neuromuscular Disorders and Myasthenia Gravis: A National Survey of Frequency, Characteristics, and Impact. J Pain Symptom Manage. 2007 Nov 1